16 septembre 2006

 

Vidéo de Ségolène Royal au Grand oral de Lens

Grand oral de Lens : Tout dépend de nous.






Ségolène Royal ouvrait le « grand oral » organisé à Lens par la fédération socialiste du Pas de Calais, avant de s’envoler vers l’Espagne. « La présidentielle de 2007 n’est pas un scrutin comme les autres : elle doit mettre un coup d’arrêt à ce sentiment de descente, de fuite vers le chacun pour soi … Et retirer la France vers le haut ».

(…) Ce débat démontre devant les français qui nous regardent que nous pouvons débattre sans nous agresser. Les débats internes, aussi nombreux qu’il le faudra, ne doivent pas être des moments d’affrontement, car cela détruirait tout espoir de battre la droite.

Le projet socialiste s’appuie sur trois idées-forces.

Agir à gauche, c’est à dire combattre sans relâche les inégalités, s’appuyer sur les citoyens et les forces sociales pour reformer, changer le rapports des forces entre le capital et le travail

La seconde idée-force, c’est donner un avenir à la France, un désir d’avenir : les Français sont créatifs, ils ont du talent, les territoires sont attractifs. Nous devons remettre la France en mouvement, dans une cohérence retrouvée

Et la troisième, c’est apporter une réponse aux problèmes d’aujourd’hui. Il s’agit de regarder la France telle qu’elle est, le monde tel qu’il va. D’inventer les nouvelles sécurités pour faire face aux mutations, ne plus en avoir peur, et pour, au contraire, en saisir toutes les chances. C’est repenser les conditions de la croissance face aux risques environnementaux. C’est penser l’Europe autrement, réinventer l’Europe de demain et le dialogue euro-Mediterranée. (…)

Nous devrons répondre aux inégalités les plus criantes. L’injustice la plus insupportable est celle entre ceux qui maîtrisent leur destin, qui sont assurés de l’avenir de leurs enfants, qui savent que leurs enfants vont réussir à l’école, avoir un métier, un logement et donc pouvoir choisir leur vie. Et puis les autres, tous les autres, de plus en plus nombreux, tenaillés par la précarité, et qui ne maîtrisent plus leur vie, qui ne savent même plus quelles valeurs ils ont la possibilité de transmettre à leurs enfants.

C’est pourquoi le plein emploi, la lutte contre la précarité, la sécurité des salaires, la réussite à l’école sont au cœur du projet de socialistes. Car des parents précaires, c’est toute la famille qui est déstabilisée, et c’est le sens de l’effort scolaire qui est perdu. Emploi, famille, école , logement : tout se tient et si un maillon vient à manquer c’est tout l’édifice qui est fragilisé.

L’exigence politique, elle est là. Que tout le monde puisse rassembler les conditions de base pour construire sa vie et envisager son avenir. C’est ça, le cœur de notre action politique : mettre en place, sans relâche, les conditions de cette égalité réelle, et non, comme le fait la droite, la fuite vers le chacun pour soi (…).

La crise démocratique est profonde. La tentation de l’extrême-droite est très forte car trop de gens ont le sentiment d’être tirés vers le bas. Il y a aujourd’hui une attente exaspérée pour stopper le sentiment d’être rétrogradé. Le vécu quotidien de la violence est devenu trop prégnant. Il y a une forme de saturation, de vigilance permanente. Trop de gens sont exposés au qui-vive permanent : à l’école, dans les quartiers, dans les familles… Et qui sentent, même quand il s’en défendent (et il y a ici une partie de notre électorat), parce qu’ils sont exaspérés par cette violence quotidienne, cette agressivité verbale, que, petit a petit, ils sont tirés, malgré eux, vers le rejet des autres.

Ca va être ça, l’enjeu de la campagne.

La présidentielle de 2007 n’est pas un scrutin comme les autres : elle doit mettre un coup d’arrêt à ce sentiment de descente, de fuite vers le chacun pour soi … Et retirer la France vers le haut.

Tout dépend de nous. Personne n’y arrivera seul. De notre sens des responsabilités, de notre volonté, de notre intelligence collective. Pour que la République tienne sa promesse égalitaire, tout dépend de nous.

Les Français, si nous le méritons, ne demandent qu’à faire confiance, pour comprendre ce qui se passe, pour écouter ce que nous aurons à faire ensemble. Bref, pour que la France saisisse toutes ses chances et pour nous puissions battre la droite et relever ensemble notre pays. »

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