27 juillet 2006
Ségolène et François, le couple vedette du PS
Ségolène Royal et son compagnon François Hollande : deux candidats possibles de la gauche à l'élection présidentielle de 2007. Le couple ne lasse pas la presse internationale, qui se demande comment les deux vont gérer cette situation inédite. | |||||||||
"L'astre Ségolène Royal brille dans le monde virtuel des sondages", souligne La Repubblica, qui ajoute qu'elle devra toutefois traiter avec son compagnon François Hollande, l'actuel chef du Parti socialiste. Royal et Hollande ne se présenteront pas l'un contre l'autre puisque se sont les quelque 200 000 militants du Parti socialiste qui feront le choix du candidat lors des primaires de novembre prochain. C'est en privé qu'ils décideront lequel des deux est le plus apte à gagner l'élection prévue au printemps 2007. Dans tous les cas, "Hollande a les cartes en main. Il est le seul à pouvoir décider de donner à sa compagne la légitimité que les militants ne lui ont pas accordée", estime La Repubblica qui croit savoir que Ségolène est prête à céder le passage à son compagnon. Pour le moment, "Ségolène est la seule à faire peur à Nicolas Sarkozy, le leader et plus que probable candidat de la droite", estime The Observer. Au désespoir de beaucoup d'électeurs de gauche, Ségolène Royal admire Tony Blair, le Premier ministre britannique. Pour le Financial Times, il ne suffit pas d'être femme et séduisante, il faut surtout être capable de mener les réformes dont le pays a besoin de façon urgente. Et de citer en vrac les réformes du système de santé, du marché du travail et surtout de l'Etat. Le FT rappelle que le modèle de Ségolène, Tony Blair, a réussi grâce à un travail acharné, et non comme on l'a dit parce qu'il était un homme des médias, dépourvu de substance. "Depuis neuf ans que Tony Blair est au pouvoir, 2 millions de Britanniques sont sortis de la pauvreté et 75 % des personnes en âge de travailler ont un emploi", ajoute le quotidien de Londres. "Personne ne peut gagner une élection en jouant uniquement sur son charme, un principe que madame Royal ne devrait pas perdre de vue", termine le FT. "Une histoire d'amour, de politique et de rivalité" titre au sujet du couple Royal-Hollande, l'International Herald Tribune. "Leur histoire se lit comme un roman", ajoute l'ancien ministre socialiste Bernard Kouchner, un ami du couple depuis plus de vingt ans. Aujourd'hui Ségolène séduit 62 % des électeurs de gauche contre 41 % pour son mari. Le couple intrigue un pays qui vient juste de se découvrir un goût pour la vie privée des politiciens. Non mariés mais ensemble depuis vingt-six ans, faisant partie d'une génération où le divorce est très répandu, ils représentent à la fois les valeurs familiales et la modernité. Toutefois, "il ne s'agit pas de la version française de l'histoire des Clinton, puisque l'ambition d'Hillary a commencé à poindre quand son mari a quitté la Maison-Blanche", précise le quotidien américain. Et "si Ségolène est élue l'année prochaine, Que fera Hollande ?" demande encore l'IHT. Ce dernier a déjà annoncé qu'il quitterait la tête du parti, et si certains socialistes ont suggéré qu'il occupe un poste important à l'étranger, d'autres qu'il devienne l'éminence grise de la présidente, il a toutefois peu de chances de devenir Premier ministre. Mais, "La France est-elle prête à élire une femme présidente" ? Pour The Observer, il s'agit de la question essentielle, préalable à toutes les spéculations qui entourent le couple Royal-Hollande. |
Anne Collet
source:
http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=64840