30 juin 2006

 

"Waraok ! Va de l'avant Ségolène !" A Rennes, les militants socialistes rassurent Mme Royal

LE MONDE 30.06.06 14h01

Rennes, jeudi 29 juin, Ségolène Royal a prêté "serment". "Si je suis en situation, lance-t-elle, dans la Grande Halle Martenot, la France deviendra le pays de l'excellence environnementale." Et puis, ajoute-t-elle, "j'en fais le serment aussi, si je suis en situation, il y aura un nouveau contrat avec les jeunes dans ce pays". Vingt-quatre heures après l'intervention de Lionel Jospin, qui a émis l'hypothèse de sa propre candidature pour 2007, Mme Royal affiche toute sa détermination à conquérir l'investiture du PS. Elle ne cède rien, poursuivant son credo : "Le peuple français attend une parole politique claire, qui dise les choses, qui s'engage, qui est capable de rendre des comptes, qui incarne aussi une morale politique et respecte chaque citoyen."

Face à une représentante du Mouvement des jeunes socialistes, qui l'interpelle sur sa proposition de recourir à un encadrement militaire pour les jeunes délinquants, Mme Royal répond : "Je vous le dis droit dans les yeux : aucune solution ne sera écartée. Le mot militaire n'a pas été retenu dans le projet socialiste mais toutes les alternatives à la prison y figurent."
D'ailleurs, sur la sécurité, elle a cette conviction : "La prochaine campagne présidentielle se refera là-dessus." Et "j'espère, précise-t-elle, que les citoyens ne se referont pas avoir une deuxième fois" car, de son point de vue, "l'offensive (de la droite) sur la sécurité sera terrible".

"VA DE L'AVANT SÉGOLÈNE !"
La socialiste se sent confortée. L'offensive de Jospin, pense-t-elle, "légitime" sa candidature. De fait, la salle du meeting, où 1 200 personnes ont pris place, est comble. A ses côtés, Jean-Yves Le Drian, président (PS) du conseil régional de Bretagne, a préparé sa déclaration : "Merci à Ségolène Royal de vivifier le débat politique dans ce pays qui n'en peut plus, merci d'ouvrir les fenêtres, merci de donner aux socialistes et à la gauche de l'espoir..." Il conclut, en breton : "Waraok ! Va de l'avant Ségolène !" Il y a quelques semaines, M. Le Drian, ami de longue date du couple Hollande-Royal, s'était désolidarisé d'un appel en faveur de Mme Royal, le jugeant prématuré. Mais aujourd'hui, il s'engage clairement, et l'intervention de M. Jospin, qu'il a regardée, n'y change rien. "Le vote aurait lieu maintenant en Bretagne, il n'y aurait même plus de débat", dit-il en aparté. Comme lui, d'autres élus ont choisi de faire leur "coming out" à cet instant précis, dont Jean-Pierre Le Roch, maire de Pontivy (Morbihan), et Jacques Faucheux, maire de Fougères (Ille-et-Vilaine). Jospin ? "Dieu sait si on l'a aimé et si on a pleuré en même temps que lui en 2002. Ce qu'il dit nous touche toujours mais on peut dire aussi "kenavo" (au revoir) pour la présidence de la République", lâche M. Faucheux.
La salle est au diapason. "Elle parle vrai, au coeur et non à l'intellect. Jospin est sans doute quelqu'un de très bien mais aujourd'hui je n'ai pas envie de voir des gens sur le retour", confie à la sortie Isabelle, 47 ans, infirmière. "On aime beaucoup Lionel mais on a peur que 2002 recommence", dit avec timidité un couple de retraités, France et Michel. "Jospin, lui, peut apporter une aide, des conseils", tranche Daniel, 52 ans, militant depuis 1981. Maria Petillon, maire adjointe de Rennes, est catégorique : "C'est avec Ségolène que j'ai envie de travailler."

Isabelle Mandraud
Article paru dans l'édition du 01.07.06

source:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-790119@51-749161,0.html

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