03 juin 2006

 

Après les critiques, Ségolène Royal applaudie dans le Nord

20Minutes.fr avec AFP | 02.06.06 | 20h22

Dans les allées du marché d'Orchies fusent des "bravo" et des "Ségolène présidente": Ségolène Royal a reçu vendredi dans le Nord le soutien des habitants et réaffirmé qu'elle "tiendr(a) bon" après les critiques sur ses propositions sur la délinquance des mineurs.

"Continuez comme ça!", lui lance une vieille dame, alors que la candidate à l'investiture socialiste pour la présidentielle tente de se frayer un chemin entre les stands de maraîchers et de vendeurs de vêtements.

"Vous avez compris, vous", lui répond tout sourire la présidente de la région Poitou-Charentes, veste beige et jupe grise.

En proposant une mise sous tutelle des allocations familiales et un encadrement militaire pour les mineurs délinquants, Ségolène Royal a déclenché un feu nourri de critiques chez certains socialistes.

Mais à Orchies, la candidate préférée des Français selon les sondages semble en terrain conquis.

"Elle est courageuse, elle doit pas avoir la partie facile avec tous ces machos. On en a marre des vieux barbons", râle Edith Hache, 60 ans, venue au marché avec sa petite-fille. A côté, Ségolène Royal goûte son plaisir, comme le melon offert par une commerçante.

A une institutrice qui "adhère complètement" à ses propositions, la candidate se pose en victime: "comment expliquez-vous que je sois autant critiquée par certains?". "Ce sont des gens qui parlent de ce qu'ils ne connaissent pas, ils ne sont pas au quotidien avec les enfants", répond l'institutrice.

"Il faut être ferme et juste, c'est la mission des socialistes de tirer les enfants vers le haut sans les enfoncer", martèle alors Ségolène Royal.

Dans un discours très applaudi à la mairie, la candidate réaffirme avec force ses propositions. "Je sais de quoi je parle: pendant quatre ans j'ai parcouru les collèges en zone d'éducation prioritaire", rappelle celle qui fut ministre déléguée à l'Enseignement scolaire entre 1997 et 2000.

"Au premier acte de délinquance, pourquoi ne pas leur offrir --et je tiendrai bon-- des solutions alternatives à la prison, expérimentées à petite échelle", lance-t-elle, en proposant notamment la mise en place de "chantiers humanitaires encadrés pas des militaires, par des gendarmes, par des pompiers, toutes professions en uniforme et en tenue qui incarnent la République, la Nation".

Chahutée par les dirigeants socialistes locaux lors d'une visite dans le Pas-de-Calais en février, Ségolène Royal est cette fois accueillie avec bienveillance par ceux du Nord, troisième fédération du PS avec près de 11.000 militants.

"Il ne faut pas lui faire de procès d'intention de droitisme. Ce sont des positions qu'elle a toujours affirmées", rappelle le député du Nord Bernard Roman.

"Elle intéresse la population, y compris avec ses dernières déclarations", estime pour sa part le premier secrétaire fédéral, Gilles Pargneaux.

En la recevant dans l'après-midi à Lille, Pierre Mauroy lui fait remarquer que le mot "militaire" a "fait peur". L'ancien Premier ministre socialiste estime toutefois que "les socialistes ont l'image d'être laxistes en matière de sécurité", "si Ségolène Royal a voulu leur retirer cette image, c'est réussi".

Mme Royal devait participer dans la soirée à une réunion militante en compagnie de Martine Aubry, qui elle-même "n'exclut pas" pas de se présenter à la candidature à l'investiture PS pour 2007.

source:
http://www.20minutes.fr

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