31 mai 2006

 

"Si c'est pas elle, c'est qui ?"

Dans le Var, on choisit Ségolène Royal et on ne s'en cache pas. "En 2002, j'étais encore en train de compter les bulletins de vote quand j'ai entendu Lionel Jospin se retirer. J'en ai eu la chair de poule, et puis après, on s'est tapé les législatives tout seuls. Alors moi, mon choix pour Ségolène, je l'ai fait il y a déjà neuf mois, assure Gilles Teisseire, secrétaire fédéral. Nous avons besoin de quelqu'un qui incarne une façon différente de faire de la politique. Qui, sinon ?" Au revers de sa veste, ce directeur des affaires culturelles d'une petite commune, La Londe, proche de Toulon, affiche la couleur. Bleu ciel. Bleu comme le logo de l'association de campagne Désirs d'avenir de Mme Royal, dont l'antenne varoise serait, selon M. Teisseire, l'une des plus importantes du réseau.


"On sent bien qu'une page se tourne, estime le premier secrétaire de la fédération, Robert Alfonsi. L'émergence de Ségolène Royal bouscule des schémas préétablis. Le mouvement sera dur à arrêter." Comment une petite fédération, dans un département acquis à la droite et où le non l'a largement emporté le 29 mai, a-t-elle ainsi basculé ?

Bernard, 55 ans, fonctionnaire de la mairie de Toulon, n'est pas un "inconditionnel" de la présidente PS de la région Poitou-Charentes. Mais il pense que Mme Royal "ne décevra pas". "Elle est en bonne position. Et puis c'est une femme, et c'est un peu inattendu, dit-il. Ici, en tout cas, on parle d'un raz de marée." Ce n'est pas vraiment un engouement, pas même un choix de coeur, mais plutôt de raison que les militants varois expriment. "Si, demain, je devais me décider, ce serait pour Ségolène. Pas parce qu'elle est la meilleure, mais parce qu'elle a plus de chances. Les Français veulent du changement", estime Claude, 72 ans, résidant au village du Revest. Pour ce retraité qui dit avoir adhéré "depuis tout petit" au PS, "d'autres, comme Dominique Strauss-Kahn, étaient peut-être plus capables, mais c'est comme ça : si on veut avoir un président socialiste, il faut voter Ségolène". Martine, 57 ans, complète : "Pour moi, c'est pas l'idéal, mais si c'est pas elle, c'est qui ?"


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