25 mai 2006

 

Ségolène Royal esquisse par petites touches les grands axes du "ségolisme"

PARIS (AP) -- Longtemps accusée de manquer de propositions, Ségolène Royal esquisse pourtant par petites touches les grands axes du "ségolisme", entre positions conservatrices sur les sujets de société, flexi-sécurité à la scandinave et démocratie participative. Tour d'horizon des idées phares de la favorite des sondages pour 2007, dont les leitmotivs sont "ordre juste" et "sécurité durable".
Rien ne sert de courir vite, la "gazelle" se garde de doubler les "éléphants" alors que le projet du PS doit être adopté le 1er juillet. Sans fournir de propositions précises à ce stade, elle brode méthodiquement le canevas du "ségolisme" depuis son entrée dans le "bal des présidentiables" en septembre. Des recettes qu'elle puise sur son site Internet - www.desirsdavenir.org - où elle lance des débats. La région Poitou-Charentes, qu'elle préside depuis mars 2004, est son laboratoire.
Ce qui l'amène parfois à s'affranchir du dogme socialiste et à briser des tabous, au nom de sa "liberté de parole". "Mon but n'est pas de présenter un programme bis du PS", a-t-elle lâché, avant d'appeler ses partisans à préférer le terme "ségolisme" au connoté "royalisme". Aussi François Hollande lui a-t-il vertement rappelé ses origines "socialistes". Autre exemple, lorsqu'elle avoue en février des penchants pour Tony Blair, bête noire des socialistes.
En matière économique, la candidate probable pour l'Elysée pencherait plutôt pour la flexi-sécurité scandinave, bien qu'elle récuse le terme. Son idée: instaurer un "bon deal", une "nouvelle donne" économique qui allie "souplesse" pour les entreprises et "sécurité" pour les salariés, avec maintien du salaire et accompagnement avec des formations en cas de perte d'emploi.
Au volet social, elle n'écarte pas de nouveaux assouplissements aux 35 heures pour les salariés "qui veulent travailler plus" ou "moduler" leur temps de travail "selon les étapes de la vie". Elle se dit ouverte à une discussion sur le contrat de travail, si le "CDI reste la base". Elle fait cependant de la "concertation" la condition sine qua non. Pour "réformer", il faut "écouter", dit-elle. Elle prône d'ailleurs l'adhésion obligatoire à un syndicat.
Sur le pouvoir d'achat, elle promet une hausse du SMIC, sans la chiffrer. Côté aides sociales, personne ne doit être "payé à rien faire". Encore discrète sur la fiscalité, elle a pris le contre-pied du projet du PS, qui prévoit de revenir sur les baisses d'impôts votées depuis 2002. "Où avez-vous vu que nous allions augmenter les impôts?", a-t-elle lancé mardi lors d'un chat sur Internet. Au volet logement, elle juge que tout locataire doit pouvoir devenir propriétaire après "un temps de paiement des loyers sans incident".
Non mariée, ses positions sociétales conservatrices lui valent des critiques. Elle apparaît réservée sur le mariage homosexuel et l'homoparentalité, deux promesses du PS pour 2007. L'ex-ministre de la Famille affirme toutefois vouloir "défendre les familles dans leur diversité", y compris "homoparentales".
Elle refuse en revanche tout "signal qui consisterait à banaliser l'usage de la drogue" tel que la dépénalisation. Elle veut "restaurer le respect à l'école" et rétablir une "sorte de service national" de six mois pour les jeunes.
Ségolène Royal a en revanche pris position pour la légalisation du téléchargement en "peer to peer" (ou P2P) et la création d'un "système de licence globale forfaitaire" pour financer en partie la création. Dès février 2005, elle avait signé un appel contre la répression du téléchargement illégal. On l'attend encore sur l'immigration et la sécurité -deux domaines de son rival putatif Nicolas Sarkozy-, la santé ou les services publics.
Enfin, celle qui veut "remettre la France à l'endroit" a ses idées en matière de changement des institutions. Outre la démocratie participative qu'elle applique dans sa région, elle prône le vote obligatoire, la reconnaissance du vote blanc, une décentralisation "radicale" pour désendetter l'Etat. Surtout, elle vient de donner l'exemple sur le mandat unique: déjà à la tête d'une région, elle a annoncé mardi qu'elle ne se représenterait pas aux législatives de 2007 dans son fief des Deux-Sèvres. La "Zapatera" vise, il est vrai, plus haut... AP


source:

http://permanent.nouvelobs.com/politique/20060524.FAP8568.html?1616

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