19 mai 2006

 

"Il faudra créer en France un syndicalisme de masse", estime Ségolène Royal


PARIS (AP) -- Ségolène Royal souhaite, dans un entretien publié vendredi dans "Les Echos", "qu'un syndicalisme de masse se développe" en France pour "rééquilibrer un rapport de force aujourd'hui très défavorable aux salariés".
"Il faudra créer en France un syndicalisme de masse, pourquoi pas par une adhésion obligatoire au syndicat de son choix", avance l'ancienne ministre socialiste, en expliquant notamment qu'elle ne croit pas aux "réponses rigides" en matière de modulation du temps de travail, mais aux "évolutions négociées".
Interrogée sur les crises qui se sont enchaînées en France depuis 2002, elle souligne qu"'elles expriment toute une forme de révolte, le sentiment que les politiques n'assument plus leurs responsabilités, qu'ils sont impuissants à donner des perspectives".
Pour elle, le rétablissement de la confiance passe notamment par le fait de ne pas infliger aux citoyens "le spectacle d'une fin de règne qui démoralise, abaisse l'image de la France et porte préjudice à son économie".
"Le discours sur le CPE a été d'autant plus mal compris qu'il a été porté par ceux qui ne connaissent pas la précarité", assure-t-elle. "Il faut arrêter de donner des leçons qu'on ne s'applique pas à soi-même ou dont on ne voudrait pas pour ses enfants. Sinon, le gouffre entre gouvernants et gouvernés se creuse".
Concernant ses positions sur le libéralisme, elle affirme qu"'il peut y avoir dans la libre-concurrence des facteurs de progrès si elle est corrigée énergiquement dans ses effets pervers et régulée pour être mise au service du progrès". "C'est la mission de la gauche", souligne-t-elle.
Elle estime que d'autres économies sont possibles, en affirmant notamment que la gauche doit se donner pour objectif de réduire les déficits. "Une politique favorable à la croissance l'y aidera, mais l'Etat doit réduire son train de vie, ses gaspillages et ses doublons en misant notamment sur une vraie décentralisation".
Interrogée sur une évolution possible des contrats de travail, elle considère que "le CDI doit rester la base, car une société qui se précarise dans ses principes fondamentaux va à la dérive". "Il doit être la colonne vertébrale et c'est par le dialogue social qu'il faut définir ce qui doit être assoupli", explique-t-elle.
La présidente de la région Poitou-Charentes, à qui l'on reproche parfois son manque de propositions précises, déclare: "Chaque chose en son temps". "Nous sommes en train de finaliser le projet des socialistes et je ne vois pas pourquoi je devrais aujourd'hui brandir mon propre catalogue".
Concernant la notion d"'ordre juste" qu'elle défend, elle assure que ce n'est pas un thème de droite. "La droite, c'est l'autoritarisme, l'injustice et le désordre qui en résulte. Je défends, moi, un ordre qui procède de la justice et une autorité fondée sur des valeurs partageables", souligne-t-elle. AP


Source et suite de l'article sur:
http://permanent.nouvelobs.com/social/20060518.FAP7463.html?1846

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