02 avril 2006
Premiers rendez vous de manifestation pour le mardi 4 avril: Retrait du CPE
Peut-on gouverner contre la rue ?
Journal secret d'un certain "J. C.", un texte qui est parvenu hier soir à la rédaction de "Ripostes".
Extraits.
"Promulgue-je ou ne promulgue-je pas ? Telle fût la question taraudante, exaspérante, récurrente qui hantait mes nuits et titillait mes jours.
Promulgue-je ou non ? To be or not to be ?
"Mettez-vous à ma place. Il me fallait sauver mon bon Villepin, tout en n'agaçant pas trop mon irascible Sarko, faire plaisir à ma droite tout en n'énervant pas trop ma gauche qui se refait des couleurs ces jours-ci.
"Je me suis dit que j'allais essayer d'inventer un nouveau concept. La promulgation du vide. Je dis que je promulgue mais ce que je promulgue n'existe plus dès l'instant où je le promulgue. Dès que je promulgue, j'enterre, j'enlise, j'ensable. Comme cela, le Villepin, il est content et moi, je gagne du temps. Mettez-vous à ma place, il faut que je tienne jusqu'en 2007 !
"Vous me suivez ? Pas vraiment ? Je fais de la politique, c'est simple pourtant. Faudrait vous y faire depuis le temps que vous votez pour moi.
Une promulgation peut en cacher une autre. C'est comme les trains, ces trucs-là. Ce n'est rien que des mots. C'est vide.
"Et comme cela, Villepin a gagné. C'est promulgué. Les syndicats ont gagné, la gauche a gagné, Sarko a gagné, les étudiants ont gagné.
"Je suis génial, je fais de la politique. On ne m'a pas élu à 82 % par hasard.
Je suis le roi des contorsionnistes. L'empereur des illusionnistes. Je n'apaise pas : j'embauche. Je ne calme pas : je berce."
